Tout dire, que tout soit
Tout dire, que tout soit
Mes lèvres sont la clef du monde
Ma bouche est la serrure de l’univers
Rien n’est si je ne le dis
si je ne le nomme
Faire connaissance…
La plus belle chose (au monde)
Le connu est connu,
n’a plus d’intérêt…
Mais faire connaissance…
O, l’enchantement des premiers temps
Entrer en relation…
Construire le pont
Commencer la soudure
Tisser l’Alliance…
(La longue et patiente pratique
de « l’apprivoisement »)
La rencontre,
Aller à la rencontre
La Connaissance se fait,
C’est un travail,
une création
(La co-naissance)
« Il dit. Ce fut »
Le Verbe qui crée…
Proférer
Pro-faire
(Les illettrés vivent dans un désert
Le plus étranger des étrangers est celui qui n’a pas les mots : in-fans)
Mon pays me devient étranger à force de ne plus parler français,
mais jargon techno-yankee, et autres…
J’y deviens étranger
L’Exil, toujours l’Exil…)
Indigents, indisant
Silence et réclusion
Solitude,
c’est la même chose (*)
(A l’Etranger j’offrirai
l’Hospitalité de la langue du Pays
le sel (et le miel) de mes mots)
(*) pauvre poète, toujours à se cogner la tête à ce rocher paradoxal : rien n’est plus beau que le silence ; rien n’est plus beau que les mots. Le grand secret : trouver (ne dire que) les mots du Silence, les mots qui font/sont du Silence…
(Je déteste le bavardage, les mots d’usage, les mots usés. Mots usés, eaux usées ;
tout à l’égoût : tout à l’écoute : le monde de la télé ; -je n’aime pas la télé, je préfère la proxi…
Mais il n’y a guère de mot avec ce préfixe, comme par hasard… Proxi-mité, mais sans promiscuité…)