On ne sait jamais
On ne sait jamais
L’aurore était si tendre
A celle de ma vie,
J’avais sur mes nuits primes
Tant d’amies étoilées,
J’ai tant aimé le vent
Que mes poumons défaillent,
J’ai tant aimé la pluie
Que j’en ai plein les yeux,
J’ai tant aimé la sente
Tant de routes m’ennassent,
Tant aimé l’horizon
La Liberté me cerne
J’avais des champs si gras
Sous mes charrues d’enfance
Les blés étaient si blonds
Dans mes silos passés
J’ai tant aimé tes yeux
Que les miens sont aveugles,
J’ai tant aimé ton Nom
Que l’inconnu me ronge
J’ai tant aimé les cloches,
Vivre n’est pas sans Règle,
Tant aimé le silence
Que les orgues me hantent
J’avais tant d’oiseaux-lyres
Aux ciels des premiers âges
Des fontaines si tendres
Entre mes mains premières
J’ai tant aimé l’automne
Que je suis feuille morte
Tant aimé ses coteaux
D’arc-en-ciel éclaté
J’ai tant aimé les chiens
Que je suis à la chaîne,
J’ai tant aimé le pain,
Me voici l’âme en peine,
J’ai tant aimé ce Dieu
Que m’enseignait ma Mère,
La Sainte Face humaine
Ne m’a jamais lassé
Était si plein de Paix
Le pays de mon Père,
Si chargé ras les poutres
Le grenier à poèmes,
J’ai tant aimer Savoir
Je crève d’ignorance,
J’ai tant aimé chanter,
Quel sanglot donc m’étouffe ?
J’ai tant aimé Aimer
Que je ne sais rien d’autre :
Il ne me reste encore
Que d’apprendre à aimer …
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Nancy,
Samedi 18, Lundi 20 Mars 2017